Passage de Pagaie Couleur Rouge à L’Ile d’Yeu

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Stage mer pagaie rouge du 23 et 24 février 2019

Galerie Photos                                                           Bilan du stage

En arrivant au club de La Rochelle, Geoffroy m’a assez vite parlé d’un stage pagaie couleur mer à Yeu.

La principale raison qui m’a incité à m’inscrire à ce stage, est que je suis déjà allé une fois à Yeu entre le 18 et le 21 Août 2016, avec 3 amis.

Nous étions partis de la base nautique de Notre Dame des Monts sous le regard de vacanciers admiratifs et incrédules. Après une nuit de bivouac, nous avons « attaqué » la côte sauvage (ou rocheuse), ce jour-là, la bien nommée. D’habitude les randonnées que me préparent mes amis sont physiques, mais pas effrayantes, ce jour-là, j’ai eu peur. Peur au point de ne pas vouloir lâcher ma pagaie pour boire ou manger. J’ai souvenir d’avoir abandonné le groupe pour voir à quoi pouvait correspondre le rectangle blanc que je voyais sur la cote. J’avais été bien inspiré car je suis arrivé au « Port de la Meule », où j’ai pu reprendre quelques forces. J’ai attendu un petit peu, avant de comprendre que mes amis ne viendraient pas. Il a fallu un peu de temps avant que je les rejoigne et peu de temps après l’un d’eux prenait l’eau à cause d’une trappe mal fermée, et n’avait pas osé le dire. Je me suis mis à côté de lui, coté côte pour le stabiliser quand peu de temps après je me suis pris une déferlante. Heureusement, j’ai esquimauté à la grande joie de tous, surtout à la mienne. Mes deux amis ont remorqué mon compère jusqu’au environ de la pointe du but, où nous avons pu vider le kayak. Le lendemain, le vent était tombé, et le reste de la navigation fut sans problème. A notre retour, nous avons retrouvé sur la plage notre fan club.

Je voulais donc revoir la côte sauvage sous un meilleur jour. Mais sur ce point, j’ai eu plus de chance que Geoffroy, qui lors de ses deux venues précédentes, il n’a pas pu en faire le tour.

Il faut croire que Yeu se mérite.

La deuxième raison est qu’un complément technique n’est jamais négligeable, et toujours bon à prendre. Même si j’ai horreur de quitter mon bateau pour patauger à côté, je me baigne très rarement à la mer en Bretagne, et je nage comme une pierre. Sans une certaine pression, je ne le fais pas. De plus, on rencontre de nouvelles têtes, en général sympathiques.

Et accessoirement, ma pagaie mer et ma pagaie eaux vives auraient la même couleur. J’ai commencé le kayak avant la mise en place du système, et j’y accorde une importance relative.  Beaucoup n’ont pas eu l’occasion de les passer, et il y a quelques histoires cocasses à ce sujet.

Je m’inscris à ce stage.

Très rapidement, je reçois la liste des participants avec leurs clubs d’affiliation et leurs coordonnées.  Nous sommes dix, dont une fille, des Pays de la Loire et une de Nouvelle Aquitaine .

Samedi 23 février

Je me réveille à 5h 30 pour partir à 6h. Jonction sur le parking d’un hôtel à Sainte Hermine à 6 h 20. C’est un peu tôt, mais c’est moi qui l’ai voulu. Nous arrivons à 8h à Fromentine, charmant port où toutes les places de stationnements sont payantes. Le prix de l’amende serait sensiblement celui du stationnement. Hors saison et joueur, nous décidons de ne pas payer. C’est plus facile quand ce n’est pas sa voiture, même si je ne suis guère plus rassuré pour la mienne.

Nous prenons un café, avant de nous rapprocher de l’embarquement. Là, nous voyons quelques personnes avec des pagaies. Le message est clair, c’est notre groupe. Nous faisons connaissance. Il y a Stéphane, Frédéric, Alain et Yves du club d’Angers, Damien de Laval, Sandra de Lourdes, Maxime de Sucé sur Erdre, et Virgile de Talmont Saint Hilaire (6 fois champion de France, et vice-champion du monde de wave ski (c’est une tierce personne qui me l’a dit)). Nous déposons nos bagages dans le chariot de soute, et prenons place pour une demi-heure de traversée avec un peu de clapots.

Bastien et Nelson nos hôtes, guides et formateurs nous accueillent à Port Joinville sous un beau soleil qui nous accompagnera pendant tout notre séjour, pour nous conduire dans nos suites, à Marais Salé, où nous déposons nos bagages non nécessaires à la navigation, une pour les filles, une pour les angevins et Damien qui ont fait route ensemble, la dernière pour ceux qui reste.

Nous pouvons entrer dans le vif du sujet, café, thé, présentation de l’île, de son exposition et des conditions météorologiques pour notre séjour (houle de 2 à 3 m), et choix du parcours de la journée. Il est décidé de partir du club pour aller à la pointe du Châtelet, en passant par la pointe des corbeaux, pour une petite promenade, avec casque. Intégral pour moi, peut-être un peu excessif, mais il est confortable, et je l’aime bien. Bon ou mauvais présage ?

Nous nous équipons, choisissons notre bateau, un Presto en fibre pour nous, bon petit bateau très manœuvrier, que j’avais pu tester auparavant.

10 h30, nous sommes à mi marée descendante, et nous commençons la promenade. Nous avons évoqué la possibilité de scinder le groupe en deux en fonction des niveaux, mais pour l’instant on ne les connaît pas, et assez rapidement des différences de niveaux voient le jour. Il y a les gens à l’aise dans ce milieu, qui jouent autour des rochers et qui distancent les autres. Nelson les surveille tout en restant entre eux et la côte. Bastien quant à lui ferme la marche, en ayant un œil sur ceux qui découvre le milieu. Il nous a demandé d’attendre le groupe avant de franchir la « Pointe des Corbeaux », et d’être au minimum à deux pour la passer.

Une barrière d’écume, à trois ou quatre rangs, nous signale que nous sommes arrivés, le groupe s’est très étiré. J’ouvre avec Frédéric. Par la suite, je m’apercevrais qu’il est sourd. Et je commence la progression qui me semble réalisable. Nous sommes bien dans le timing, les vagues ne déferlent pas quand nous passons. Une fois franchit la pointe, nous attendons les autres dans un endroit abrité. Ils arrivent en ayant pris plus au large pour éviter les vagues de 2 à 3 m.

Ensuite, Damien, Geoffroy et moi continuons le rase cailloux lorsqu’il est possible, ou alors essayons de naviguer le plus près possible de la naissance des déferlantes. Ce petit exercice demande une petite expérience pour pouvoir apprécier la ligne où une vague inoffensive se transforme en déferlante. Le spectacle est très beau et la sensation grisante. En regardant Nelson, je vois que j’ai encore une marge de progression. Et pourtant, il paraît qu’une fois, ils ont eu peur pour moi ; je ne me souviens pas quand.

Après avoir tester une plage pour déjeuner, nous en choisissons une autre. Tout le monde débarque correctement, sauf moi où une légère vague me prend en surf, je me mets en appui, et sur la fin me retourne, je mange un peu de sable, mais reste dans mon bateau, avant que l’on vienne m’aider.

Je débarque, je vais pouvoir enlever une couche de vêtement, j’ai trop chaud avec la combinaison sèche. Quel luxe de pouvoir en retirer. Un pique nique sur la plage, en Février dans ces conditions est rarissime. Réchauffement climatique ? Mais comme c’est agréable.

Là, j’apprends que Maxime a le mal de mer, en bateau et en kayak. Pour moi, ce n’est quand bateau. Il ne se sent pas bien.

Nous reprenons la route pour le « Port de la Meule », où un véhicule nous attend. Surprise pour moi, j’avais gardé en mémoire que le rectangle blanc était peint sur une falaise, alors qu’il était peint sur une construction. Mais l’abri est toujours là, même si l’entrée est un peu rock’n roll, un peu trop pour Maxime dépité qui a rendu son repas à 50 m de l’arrivée. Fin de la navigation pour lui aujourd’hui, ce que tout le monde comprend.

Nous continuons en direction de la « Pointe du Châtelet », où nous passons devant les ruines d’un Château fort (le vieux château), nous ne passerons pas la pointe. Avec Geoffroy, nous sommes un peu déçus. Et retour sans soucis particulier, outre le fait que je trouve que les vagues sont croisées, ce qui rend la navigation plus délicate, néanmoins nous aurons mis le même temps à l’aller qu’au retour.

Je demande à Geoffroy de me prendre en photo un local de rangement de pécheur sur le port construit avec l’arrière d’un bateau, vu le programme j’ai préféré laisser mon appareil photo à la maison.

Retour au club, douche, débriefing, où j’ai l’impression de passer pour une tête brûlée. Préparation du repas (Poulet, pâte). Exercice de navigation sur carte avec relevé de coordonnées d’amers et report de la position sur la carte, estimation du temps de route, et éventuellement compensation du cap pallier la dérive due au courant.

En résumé :

1 mile nautique = 1,8 km

Mile nautique / heure = nœud

3 nœuds = 3 miles nautiques / heure = 5,4 km/ heures = vitesse de croisière d’un kayakiste

 

23 heures : Dodo, pour être en forme pour les « exercices rigolos ».

 

Dimanche 24 février

Réveil 8 h, mauvaise nuit, j’ai l’impression de ne pas avoir dormi.

Petit déjeuner, préparation, changement de bateau pour des Ysak en polyéthylène (bizarre, bizarre) et début des festivités à 10 heures. Au large, la houle commence à former de belles vagues, bien moussues.

Bastien très vite nous montre combien il aime l’eau, en enchaînant les bains et en se faisant aider pour remonter dans son bateau, ou pour se faire remorquer. Pratiquement tout le monde se plie de bonne grâce à ces fantaisies, sauf moi, sans contraintes, et il n’y en a pas, je n’irais pas. Je fais quand même quelques esquimautages, pas sensationnel, j’ai l’impression que l’air que je n’ai pas réussi à chasser de ma combinaison remonte au niveau des épaules et modifie la position, sans la facilité, au contraire.

Certains commencent à chercher le surf. Maxime n’a pas le mal de mer et s’éclate. Virgile et nos hôtes nous montrent leurs savoir-faire. Je finis par y aller, même si ça aussi, je n’aime pas, j’aime bien maîtriser la vitesse de kayak et sa trajectoire, surtout quand il y a plein de monde devant. Finalement, je finis par partir en surf arrière, et à faire une magnifique chandelle. Un esquimau raté, un deuxième, je sors dans la mousse, il y a une justice. Premier test de ma combinaison dans ces conditions, je suis au sec et j’ai chaud. On vient à mon secours. Je rembarque dans mon kayak plein d’eau que je vais vider sur la plage. Je reviens pour voir Geoffroy faire une superbe chandelle, suivi d’un esquimautage impeccable.

Je fais quelques esquimautages, de plus en plus propre.

11 h 30, la séance touche à sa fin, un petit esquimautage acceptable devant Bastien et c’est fini.

Il va falloir que j’arrête ma mauvaise tête et que je m’y mette à nager et à esquimauter. Sans doute avec vous.

Petite visite des spots de l’île, avec notamment la plage derrière la « Pointe du Châtelet », avec une énorme vague de 3 m qui barre toute l’anse, avant de venir se fracasser sur la plage. Nous comprenons mieux le choix de Bastien la veille, de ne pas contourner la pointe et de ne pas débarquer sur cette plage.

Nous rentrons, rinçons et rangeons les bateaux, mangeons, rangeons et lavons nos logements et salles de cours/repas.

Ensuite, Bastien et Nelson passent à tour de rôle les candidats pour leur annoncer les résultats. Je l’ai eu.

16 h 40 : départ du club pour un embarquement à 17 h. Un peu juste, mais ça passe. Nous déposons nos affaires, embarquons et 5 minutes plus tard le bateau lance les amarres.

Au revoir Yeu, et à bientôt. C’est une belle île à visiter en kayak, en fonction de la météo, et du niveau des participants.

La morale de cette histoire, est que chacun a ses appréhensions, quelques soit son niveau.

 

Alain BOURHIS