Les “bleus” du Port du Plomb

Dimanche 17 février –

Au rapport mon Capitaine !

Petit dèj. de sportif en vue d’une sortie kayak au programme de ce Dimanche 17 Février 2019 ! La première pour moi et quelques bleus du KOR. Arrivée au club à 9h00. Bon Dieu ! je n’irai pas à ta messe aujourd’hui ! Envoie-moi un signe. Voilà que débarque Geoffroy, beau comme un kayak tout neuf, équipé comme un guerrier pour chasser le calamar asiatique. Mince ! j’ai oublié de prendre un pantalon sec ! ça commence bien. Partie à moitié équipée avec un mal au ventre : trac de bleu ?

L’équipe est au complet : chacun prend ses marques. Nous enfilons nos kayaks tels des vareuses de combat. La journée s’annonce longue, ensoleillée et surtout… le vent ! vent du SSE, force 4, et les courants qui devraient nous porter et nous brasser.

Plan de combat : départ du club pour atteindre Rivedoux.

Objectif : atteindre la côte sans dessaler. Secs, ce sera une autre histoire…

Le groupe se met en route. Devant et derrière nous, les éclaireurs et les suiveurs, les jeunes loups de la troupe : agiles, vifs et vaillants : Maxime et Emmanuel. Viennent ensuite la génération avertie : Monique, Roland et Dominique. Pour eux c’est la balade assurée. Puis, nos gardiens, à bâbord et tribord : Geoffroy et Alain. Les encadrés : moi, Franck et Sylvain : les bleus.

Première épreuve : traverser un champ de vagues venant de bâbord, cap sur Ré la Blanche. Rythme soutenu. Il faut attaquer. Le Lazaret ne nous aura pas ! Une fois passé cette étape, je retrouve mon acolyte ; Franck le bon ami. Il est pâle, et avoue que tout ce qui ne se voit pas de sa personne est dans un état qui ne lui ressemble pas. Lui qui a combattu les plus costauds dans les arènes dans sa vie de El Gladiator ! J’essaie de le rassurer… Puis Geoffroy et Alain viennent un peu en soutien. Quelle solidarité les gars ! C’est beau !

Les jeunes loups nous attendent, puis après un état des troupes, nous repartons. Terre en vue ! Rivedoux côte sud. Nous sommes un peu brassés par des petites vagues effet surprise car venant d’arrière. Ça surf ! Enfin, on essaie…

Passage sous le pont de l’ile de Ré en évitant de se faire accrocher par un pêcheur de thon…pour les filles et maquereaux … pour les garçons.

On arrive dans la baie de Rivedoux côté N. Nous accostons sur la plage, vers le port. A peine à terre, Monique part explorer les lieux pour assurer nos arrières. Chacun déploie ses munitions : un canon, deux canons, …etc. Roland sort une armée de chouquettes de son fait.

Parmi nos jeunes loups, l’un semble affaibli. Il s’isole tel un poulpe qui a perdu son sonar lors d’un anniversaire trop arrosé : Maxime le viking. Petite forme et pourtant, à la fin de la journée, il aura bien tenu tête.

Alain, Geoffroy et Dominique échangent sur leurs expériences passées et à venir. C’est un autre niveau à côté de nous, les bleus. Bon, la route n’est pas finie. Nous sommes un peu en avance sur le planning.

Va-t-on atteindre notre second objectif : entiers et ensemble ?

Nous repartons un peu requinqués.

Passage au fort de la Prée en longeant la côte : là, je vais faire mon « Jean » :

Fort de la Prée : place forte, construite sur l’ordre de Toiras, en 1626, par les ingénieurs Pierre de Conty d’Argencour et Le Camus. Il a été construit avec des matériaux prélevés sur les ruines de Notre-Dame de Sainte-Marie-des-Châtelier, toute proche, et avec des pierres apportées par bateau des carrières de Crazannes.

C’est pour Alain.

Ah ?! séance photos improvisée : mais qui a prévenu les paparazzi ? Une fois repérés, nous repartons direction le continent, et là ! c’est le désert du chenal qui s’étend devant moi ! le pertuis breton en chair et en os ! chair de ma chair ! il faut le vaincre !

Vent tribord, SSE, courant de bâbord, vagues à tribord,…etc ouf ! quelle bataille ! Digestion en cours, pas de sieste possible, il faut avancer. Perso, je rame et je ne suis pas gaie. L’impression de ne pas avancer. Sylvain me lance : « regarde le pont, on avance quand même ! ». Ouais, c’est ça. Super, je suis rassurée…

Il ne faut pas baisser les bras. Je regarde mes compagnons devant moi, avec le dessin de la côte à atteindre à l’horizon, ils s’en sortent bien sans moi. Quelle équipe de battants ! Même Franck est sorti de l’arène !

Agonie : les muscles commencent à tirer.

Monique me sort de mon mirage : elle m’attire tel Ulysse par le chant des sirènes et me raconte des histoires. J’en oublie de regarder la côte et tout à coup ! elle est là, à un mile marin ! je tire ma dernière cartouche pour atteindre le port du Plomb.

Terre promise ! Objectif atteint ! et avec un quart d’heure d’avance ! je le savais, on est allé trop vite ! c’est pour ça que je suis fatiguée !

A y est ! j’ai le pompon rouge qui pousse !

Mais où vont-ils ? Non ! peux plus !

Ils s’engouffrent dans les bras du Go et cheminent dans les marais. Le retour n’en sera que plus dur avec le courant de la marée montante. Je me sens vaseuse (rapport au port)

Les revoilà !

Et là, délivrance ! nous accostons pour la dernière fois de la journée. Bon Dieu ! quelle traversée ! Je me sens achevée au plaisir de certains qui se reconnaitront…

Il faut encore ranger le matériel sans lequel cette épopée n’aurait pu avoir lieu. Soulagement et camaraderie sont les derniers stimuli.

De retour au club, briefing final. Tout le monde est au garde à vous en face de notre mentor aux pagaies d’argent. On a gagné le droit de recommencer. Mais pas tout de suite !

22km dans les bras, j’ai les joues rosies de soleil, le poignet en vrac et le souvenir d’une traversée sans accro.

Kayak ! va devenir mon cri de guerre.

PS1 : pour le rapport plus technique, voir la fiche de route très bien conçue par Geoffroy

PS2 : qui avait attaché son baril de 20 litres de bière à mon kayak ? Maxime ?…

Suite au prochain épisode…

Galerie Photos

Avec les acteurs studio de la Rochelle et ses grands environs :

Geoffroy dit « Kayakor »

Franck le bon ami dit « El Gladiator »

Maxime soulé, le Viking dit « Barbe Rousse »

Emmanuel « Rib & Roll »

Monique « Cool wave »

Roland « Chouquette »

Alain dit » Bretania Jones »

Sylvain Zoom Zoom

Dominic’O Vives

Katell SAUNIER

Laisser un commentaire