Marie-Noëlle RIMAUD, Vice-Présidente du KOR, était au Groenland en avril, mai 2016.
Elle a testé un prototype de kayak gonflable pour la société BIC.
Pour de plus amples informations sur ce projet : https://www.facebook.com/ProjetATKA/ et http://atka.fr/.
Son récit : Un désir exhaussé, celui de naviguer au cœur de l’Arctique.
16 mai 2016, Oqaastut
Jusque dans les années 60, le kayak (nom groenlandais Qajaq) a été utilisé par les autochtones, pour la chasse au narval, morse, phoque, baleine, autrement dit comme un outil essentiel à la survie des communautés. Les bateaux étaient construits aux mesures des chasseurs, à partir de bois flotté et de peaux de phoques. Il représentait la quintessence de la civilisation eskimo.
Un privilège donc de se retrouver dans un kayak en baie de Disko !
Première inquiétude, mon bateau : un prototype gonflable de bic va-t-il résister à la glace ? Aucun souci, mon fier esquif a tenu le choc.
Autre question, quelle tenue revêtir dans une eau à 2° c ? Bien que pratiquant l’activité durant toute l’année à La Rochelle, je suis consciente qu’il n’est pas question de chavirer. J’ai revêtu une combinaison semi-étanche, mais il s’agit d’un modèle destiné aux zones tempérées… Les températures relativement clémentes du printemps arctique correspondent à celles que nous connaissons durant les journées les plus froides de l’hiver. Il convient donc de bien protéger les extrémités : tête, pieds et mains.
Les Inuits avaient bien compris, le kayak est l’embarcation idéale pour naviguer au cœur des fjords. Dans un environnement sauvage et quasi inviolé, il est magique de pouvoir se fondre au plus profond des éléments. Cette navigation doit cependant se faire dans le respect total des territoires, des hommes et animaux qui y vivent. La géographie isolée du Groenland a jusqu’à présent permis de limiter les allers et venues donc les dégradations, souhaitons que la situation ne se détériorent pas dans l’avenir.
Les groenlandais entretiennent avec leur environnement naturel une relation qui touche de près à l’identité même de leur communauté et à leur culture. En particulier, la pêche et la chasse jouent, dans ces communautés, un rôle majeur tant sur le plan économique que culturel. Et depuis la nuit des temps, ils s’efforcent de vivre en harmonie, avec leur territoire.
Pour terminer un souvenir particulièrement mémorable l’approche du glacier Eqi (une des pointe de l’inlandsis ou calotte glacière), un mur de glace impressionnant et potentiellement dangereux ; les groenlandais suggèrent de ne pas s’en approcher à moins de 5 km, car de la partie immergée (un septième à un dixième du volume), peuvent subitement se détacher des icebergs qui provoquent un effet d’onde.
Marie-Noëlle RIMAUD
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